Déclaration des membres du CHSCT A représentants de Sud Éducation Basse-Normandie ;
FSU, UNSA et SGEN au CHSCT Académique du 26 février 2015
Monsieur le Président,
Lors du dernier CHSCT A, les membres ont rappelé que des personnels en bonne santé exerçant dans de bonnes conditions de travail sont plus à même de remplir leurs missions de service public. Or en ce début d'année 2015 les personnels sont encore plus sous pression et doivent faire toujours plus avec moins de temps et de moyens.
Il est demandé, entre autres, à tous les personnels de prendre en charge toutes les difficultés, de faire face à toutes les inégalités, aux enseignant-e-s d'enseigner autrement que de « remplir un verre du liquide qui se trouve dans le flacon », comme si ce n'était pas ce qu'ils faisaient déjà, et tout cela avec des moyens que par euphémisme on appelle « contraints ».
Depuis l’installation des CHSCT, en juin 2012 soit 30 ans après les lois Auroux et la mise en place des CHSCT dans le secteur privé, les avancées dans le service public restent minimes :
- Il suffit de lire les orientations stratégiques du CHSCT MEN pour s’en rendre compte. En effet elles reprennent les articles du décret 82-453 du 28 mai 1982 ! Un décret s’applique mais n’est en aucun cas une orientation !
- Les documents doivent parvenir aux membres du CHSCT au moins 15 jours avant.
- Les visites médicales restent l'exception et non la règle.
- A plusieurs reprises, RSST à l’appui, les membres du CHSCT A ont alerté le CHSCT sur les conditions pathogènes et la souffrance qui en découle des personnels. Qu’a-t-il été fait dans ce sens ?
- L’article L 4141-1 et suivants du code du travail stipulant que l’employeur doit informer et former n’est pas appliqué en ce qui concerne les RSST, les RDGI…
M. le Président les personnels sollicitent, accompagnent, provoquent la discussion et l'échange et ils le font d'autant mieux qu'ils sont en pleine santé et qu'ils trouvent les conditions pour exercer leur travail sans mettre en péril leur vie. Ils le font d'autant mieux que la formation initiale et continue répond aux besoins réels de leur mission. Les appels au coeur et aux possibles des personnels, à leur volonté de construire une école au service des enfants et des jeunes sont insuffisants et n'améliorent en rien leurs conditions de travail. Cette politique des moyens constamment réduits n’est pas à la hauteur des besoins et des enjeux.
Les membres du CHSCT A réaffirment l'urgence de travailler sur la prévention primaire et de supprimer rapidement les méthodes d'encadrement et les formes d'organisation du travail pathogènes et dangereuses.
Les membres du CHSCT A réaffirment l'urgence de mettre un terme aux différentes formes de management mettant à mal les personnels.
Les membres du CHSCT A réaffirment que l'organisation du travail actuelle est une source de souffrance et de stress pour les agents. Ce stress vient de la difficulté à arbitrer seul et en permanence des demandes conflictuelles entre sa vision du travail bien fait et les impératifs qui lui sont imposés. Ce ne sont pas les agents qui se sentent trop petits face au travail, c'est l'organisation du travail qui ne leur permet plus d'exprimer et de développer leur expérience, leur savoir-faire, leur engagement professionnel. L'appel aux grands principes ne peut remplacer des mesures concrètes pour améliorer les conditions de travail des personnels.
M. le Président, sur la dernière mandature du CHSCT qu’avez-vous fait de nos préconisations et de nos avis pour adapter le travail à l'homme et non l'inverse ?