Sud Education Calvados
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Déclaration de SUD Éducation au CTSD du 7 avril 2015

 

La carte scolaire est enfin connue et, comme nous le pressentions, la rentrée sera rude pour les collègues et les élèves dans le premier degré : 71 fermetures de classes, 27 écoles qui ferment, 51 écoles qui fusionnent, 3 créations seulement pour le dispositif "plus de maîtres que de classes", aucun poste pour la scolarisation des moins de trois ans pour seulement 54 ouvertures de classes. La dotation reste bien en deçà des besoins d'autant plus si nous la comparons aux centaines de postes supprimés ces dernières années. La suppression de 17 classes par rapport à l'an dernier est inacceptable et a pour conséquence des effectifs dépassant 27 élèves par classe : comment assurer un enseignement de qualité et permettre la réussite de tous les élèves dans ces conditions ? et comment parler encore de refondation de l'école, alors que ce sont toujours les mêmes vieilles recettes gestionnaires qui sont appliquées ? Une nouvelle fois, le RASED est le grand oublié de ces mesures de rentrée laissant ainsi les élèves les plus en difficulté sans réponse adaptée et les équipes enseignantes démunies face à ces problèmes. Le dispositif « plus de maîtres que de classes » ne doit pas supplanter ces personnels spécialisés. Si nous pouvons saluer la pérennité de ce dispositif visant à mettre en place de nouvelles organisations pédagogiques réclamées depuis plusieurs années, nous sommes désolé-e-s de constater que sa mise en oeuvre se fait au détriment de l’allègement de la diminution indispensable du nombre d'élèves par classe.


Comment innover à moyens constants ? Sans compter que la mise en place départementale des personnels concernés par ce dispositif se fait toujours hors mouvement et hors barème : où est l’égalité de mobilité des enseignant-e-s ?


Les transferts de postes se multiplient et se font dans des conditions opaques sans que nous ne connaissions toujours les raisons de telles mesures. Pire encore, les collègues victimes d’un transfert l’apprennent via la messagerie électronique personnelle attribuée par le Ministère, alors que leur demande d’explication à leur IEN reste sans réponse. C’est une gestion irrespectueuse des collègues et de leur affectation. Nous demandons à ce que toute réorganisation du travail, conformément à l’article 57 du décret 82-453 du 28 mai 1982, soit présentée préalablement en CHSCT. De plus, nous pensons que les collègues victimes d’un transfert devraient bénéficier d’une bonification de points au même titre que les victimes de carte scolaire.

 

Le redécoupage des circonscriptions n’est pas sans poser un certain nombre de problèmes. L’inquiétude grandit chez nos collègues brigades dont la circonscription change et qui n’obtiennent pas de réponse de l’administration quant à leurs conditions d’exercice à partir de l’année prochaine.

 

Les fusions d’écoles sont en nombre considérable cette année, aboutissant à la création d’écoles d'une taille dont la pertinence pédagogique est douteuse. Ces écoles démesurées sont les prémisses des institutions que souhaite le ministère depuis des années avec un management calqué sur celui de l'entreprise libérale. Des écoles devenant aussi importantes que certains collèges alors même que l’encadrement de ces structures n'est pas le même (absence de vie scolaire), cela nous amène à nous interroger sur la sécurité dans ces établissements. Et que dire des conditions de dialogue entre les collectivités territoriales, ayant le dernier mot sur la décision de fusionner les écoles, et la direction académique ?

 

La nouvelle méthode utilisée pour la répartition des moyens fait également apparaître des effets de seuil important : pour un-e élève parfois, en connaissant les variations possibles entre des effectifs prévisionnels et des effectifs constatés, une ouverture ou une fermeture peut être prononcée. Difficile alors de parler d’équité dans les moyens surtout lorsque ces situations apparaissent pour des écoles classées dans des quintiles identiques.

 

Ainsi, les politiques éducatives s’inscrivent dans la continuité de celles des dernières années : les rentrées qui devaient enfin marquer la rupture avec les politiques précédentes se suivent et malheureusement ressemblent aux rentrées antérieures. Dans une période où le rôle les missions de l’école ne cessent d’être mis en avant, les suppressions de postes vont à rebours de ce que nous attendons : comment toujours demander davantage aux enseignant-e-s alors même que les moyens pour exercer leur métier dans des conditions appropriées ne sont toujours pas mis en place ?


SUD Éducation dénonce donc une fois de plus l’indigence des moyens, alors que les demandes de l'ensemble des personnels sont fortes pour enfin travailler dans de meilleures conditions, avec pour objectif la plus grande réussite de nos élèves. SUD Éducation alerte l’administration sur la détérioration des conditions de travail évoquée dans cette déclaration. SUD Education appelle à la mobilisation jeudi 9 avril : il est temps de passer à l’action pour stopper les dégradations sans fin et imposer des alternatives.


Construisons la grève du 9 avril et ses suites !


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