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Sud Education Calvados |
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L'apprentissage n'est pas la solution miracle…
ce n'est pas la solution du tout !
L’apprentissage, souvent présenté en France comme la solution miracle à la crise économique, relève de l’arsenal idéologique néolibéral usuel de remise en question des avancées en matière de droit social et de droit du travail. Rappelons tout d’abord que le taux de chômage des jeunes en France, -parce qu'il prend en compte l'entièreté de la tranche d'âge des 16-25 ans… dont la majorité sont toujours étudiant-e-s et non en recherche d'emploi- est largement surévalué. Son taux réel sur la population des actives et actifs dans cette classe d'âge est estimé à 8%, soit un peu en-dessous de la moyenne européenne. La stigmatisation des jeunes dans leur relation à l’emploi permet les pires reculs en matière de politique éducative.
Avec l’annonce de François Hollande, le 30 avril dernier à Brest, d’une aide pour les entreprises de moins de 20 salarié-e-s qui ne paieront "plus rien" (ni la part différée du salaire que le patronat prend soin de nommer "charges", ni salaires !) sur l'emploi d'apprenti-e-s mineur-e-s, les pouvoirs publics poussent la tendance à un degré sans précédent. Solliciter les très petites entreprises (TPE) pour qu’elles « occupent » les jeunes en décrochage scolaire afin de dissimuler l’échec de l’Éducation Nationale à mener TOU-TE-S les élèves au terme d’un parcours scolaire réussi est pitoyable. Surtout si l’on prend en compte l’échec des différents plans récents de relance de l’apprentissage. L'administration a recensé environ 400 000 jeunes apprenti-e-s sur l'année 2014, contre un peu moins de 420 000 en 2013. Les entreprises sont réticentes à consacrer du temps à la formation sauf possibilité de rentabiliser à court terme une main d’oeuvre peu onéreuse et défiscalisée. C’est pourquoi les apprenti-e-s sont majoritairement recruté-e-s dans les métiers en tension (Bâtiment, Hôtellerie-restauration, etc.) là où on a du mal à trouver des personnels qui acceptent d’occuper des emplois précaires pour des salaires de misère.
Même en l’Allemagne, régulièrement citée en exemple par les économistes libéraux, le système s’essouffle : les entreprises se lassent d’avoir à prendre en charge la formation par apprentissage des jeunes allemand-e-s et ces dernier-e-s rebutent à choisir des filières trop spécialisées susceptibles de leur limiter l’accès à des poursuites d’études ultérieures.
La fédération SUD éducation dénonce toute mesure favorable à l’apprentissage car cela :
- constitue un recul éducatif ( du formatage au lieu d'une véritable formation ouvrant à la citoyenneté);
- induit la reproduction des inégalités sociales et participe au gavage des 1% de la population qui détient plus de 50 % des richesses;
- n’a aucune incidence sur l’insertion professionnelle globale des jeunes en formation initiale (dont une majorité âgée de moins de 18 ans).
Exigeons des moyens pour une éducation de qualité dans tous les LP !