Sud Education Calvados
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CTA du jeudi 12 novembre 2015

 

Votre arrivée, monsieur le recteur, se fait dans une période très inquiétante pour l’académie de Caen. En effet, les chiffres des effectifs de la rentrée 2015 sont alarmants. Au-delà de la baisse démographique, le départ en nombre des élèves du public vers le privé se poursuit inexorablement. D’après les chiffres fournis, que l’on pourra commenter lors de la présentation des différents tableaux, l’augmentation du nombre d’élèves dans l’enseignement privé se fait au détriment de l’enseignement public notamment dans les écoles maternelles, primaires et en sixième de collège. La réforme des rythmes scolaires, est la cause de cet exode inéluctable. Après l'application depuis deux ans, de cette réforme dans le premier degré, les collèges sont à leur tour touchés. Les élèves parti-es vers le privé continuent leur scolarité dans ce secteur. L’inégalité face à la mise en place de cette réforme entre le privé et le public en est la raison. C’est une école à deux vitesses qui a pour conséquence de détruire le système scolaire national. C’est une volonté, affichée par le gouvernement ultra-libéral socialiste.


Nous craignons fortement que la réforme du collège impacte directement cette fois-ci les collèges publics qui se verront vidés de leurs élèves au détriment des collèges du privé. Ceux-ci seront-ils obligés ou non de d'appliquer cette réforme ?


Dans les lycées, la volonté de détourner les élèves du lycée professionnel continue. Il n’est absolument pas tenu compte du désir des élèves de s’orienter vers ce type de formation. La destruction de l’enseignement professionnel sous statut scolaire continue sous la volonté conjointe de la Région socialiste et du Rectorat. La place de l’apprentissage est grandissante alors que la formation initiale sous statut scolaire est garante d’une formation professionnelle qui se veut émancipatrice pour les jeunes et libérée des intérêts limités de l'économie capitaliste.


En ce qui concerne les classes post-bac, une chute importante du nombre d’étudiants et d'étudiantes est à noter dans le public alors qu’une forte augmentation se fait dans le privé. La politique de la Région de favoriser l’ouverture de sections post-bac dans le privé plutôt que dans le public en est l'explication.


Comme si cela ne suffisait pas, vous annoncez la fermeture de 3 CIO. SUD Éducation réaffirme la nécessité et la spécificité des services d’orientation de l’éducation nationale. Des CIO dans l’Éducation Nationale avec des COP qui interviennent en priorité auprès des publics scolaires (ce qui induit une reconnaissance de la différenciation des publics de l’orientation tout au long de la vie), qui contribuent à la réussite éducative et à la réflexion sur les procédures d’orientation et d’affectation scolaire, voilà de quoi servir d’appui pour la défense d’un vrai maillage territorial des CIO et de l’action des COP auprès des publics scolaires. La première question qui se pose est celle du nombre de ces personnels et de celui des CIO dans lesquels ils exercent. Une réelle avancée en terme de métier et d’apport au public qu’ils accompagnent passe par un recrutement important pour arriver à un ratio d’un COP pour 400 élèves du 2nd degré, une gestion collégiale des CIO (nous refusons tout renforcement du rôle du directeur) et le maintien de l’organisation actuelle du temps de travail.


Ensuite, nous condamnons fermement la baisse de salaire qui impacte les AESH par « l'harmonisation par le bas » décidée par les services du rectorat en amont de la rentrée. C'est une approche sociale indigne pour des salarié-e-s qui vont perdre 1 à 2% de leur revenu alors que la grande majorité subit un temps partiel imposé donnant droit à un salaire de 670€ !


Car si le sigle change, la précarité demeure le quotidien des AESH. L’État, en l’occurrence, salarie des milliers de personnels sous les seuils de pauvreté.


C'est pourquoi, la journée de mobilisation du 4 novembre dernier posait deux axes pour qu'enfin, le métier d'AESH, reconnu de grande utilité sociale, aille vers la professionnalisation, comme l'inscrivait le rapport Komitès dans son introduction.


Nous exigeons :

  • la titularisation des actuel-les AESH qui, bien souvent se sont formé-es par leurs propres moyens et à leurs frais. Nous rappelons également que leurprofessionnalisme a largement favorisé la scolarisation des élèves handicapé-es.
  • que les missions d'AESH soient uniquement effectuées dans le cadre d'emplois statutaires.
  • l'ouverture de discussions pour leur intégration dans un corps de la Fonction publique.

Enfin, si nous devions retenir deux données apparues sur le bilan social, Monsieur le Recteur, nous retiendrions celles qui montrent que le service public d’Éducation académique fonctionne avec 14 % de personnels précaires et que les femmes globalement sont rémunérées 10 % de moins que leurs homologues masculins. Ces deux données prouvent à quel point le chantier est encore long pour aboutir à un système éducatif non sexiste et fonctionnant exclusivement avec des fonctionnaires d’État.


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