Une conquête sociale majeure pour les salariés !

DEFENDONS LA BOURSE DU TRAVAIL DE L’EURE


Un différend oppose les 8 organisations syndicales du département (CGT, CFDT, CFE/CGC, CFTC, FO, FSU,UNSA, Solidaires) depuis des mois à la majorité municipale d’Evreux et à celle du Conseil Départemental.


D’un côté, un maire qui sous couvert de la politique de réaménagement urbain veut récupérer la Bourse du Travail sans proposition de relogement décente et un président de Conseil Départemental qui affiche son mépris du syndicalisme, les deux allant dans la même direction, la casse de la Bourse du Travail rue de l’Ardèche à Evreux.


De l’autre, des organisations syndicales de salariés, résolument attachées à la défense des intérêts du monde du travail, aux valeurs d’entraide interprofessionnelle, de bien commun, d’intérêt général et de solidarité.

 

Depuis un an nos actions et interpellations pour trouver une solution à notre relogement restent vaines. Pour toute réponse, ce sont des contrevérités, des tentatives de mise en opposition entre les citoyens d’Evreux et les organisations syndicales qui sont allègrement diffusées sur la ville et dans le département par voie de presse.


A en lire ou entendre certains, nous serions trop « exigeants », nous aurions refusé plusieurs propositions, nos syndicats dans les collectivités sont trop « fouteurs de merde », nous serions trop «virulents ». La vérité c’est qu’après deux projets que nous avions accepté, un a été stoppé pour cause d’amiante (le bâtiment était de type Pailleron), l’autre a été classé sans suite et sans argument après le changement de majorité départementale. Enfin dernière proposition suite à des mois de provocation ou de silence, un étage d’une ancienne école primaire désaffectée composé de 6 salles de classe d’environ 320 m2 au total à partager en 8 sans possibilité d’aménagement pour cause une nouvelle fois d’amiante et loin de répondre à la superficie initialement validée par les collectivités.


C’est la dernière provocation avant de recevoir le 6 juin dernier un avis de « congé » avec un préavis de 6 mois !


Clairement nous devrions rendre les clés de la Bourse du Travail au plus tard le 6 décembre sans proposition de relogement : on nous met dehors, en mettant fin à une tradition républicaine et à un usage qui date de 1928 et il faudrait qu’on ne se sente ni méprisé, ni insulté !
Que masque cette attaque envers le mouvement syndical ? Que visent-ils au juste en s’acharnant ainsi contre la Bourse du Travail ? On a une petite idée !


En attendant d’y répondre, le verso de ce tract, contrairement à leur propagande, contribuera à éclairer chaque salarié-e et citoyen-ne sur l’origine historique des Bourses du Travail.


Oui, la défense des droits des salariés et le progrès social ont un coût. Il est cependant la condition de l’émancipation humaine et du développement de la société. Brader ou démolir cet héritage, ce bel outil au service du monde du travail, c’est créer les conditions de l’isolement, de l’affaiblissement des salariés, privés d’emploi et retraités. Aujourd’hui les masques tombent. Sous des raisons d’économies budgétaires, la majorité municipale est déterminée à reprendre la Bourse du Travail !


Pour défendre cet outil, les huit organisations syndicales de l’Eure appellent tous les syndiqués, les salariés et les citoyens de l’Eure à participer massivement à la manifestation :


Mercredi 9 novembre à 10h00
au BEL EBAT


QU’EST-CE QU’UNE BOURSE DU TRAVAIL ?


Un peu d’histoire pour resituer notre mobilisation actuelle à Evreux.


Depuis le 15ème siècle avec l’apparition de l’industrie, la classe ouvrière ne va pas cesser de progresser numériquement. Les conditions de travail sont telles que tout naturellement les travailleurs vont chercher à s’organiser pour résister à l’exploitation dont ils sont l’objet.
Les premières bourses apparaissent en 1884. Elles sont le fruit des luttes du mouvement ouvrier et de la volonté politique d’élus démocrates et républicains. Des luttes jamais éteintes malgré l’écrasement, 13 ans avant, de la Commune de Paris et le massacre de milliers de parisiens par Adolphe Thiers, leader de la droite de l’époque. Elles appartiennent à ce qu’on appelle l’exception française dans le domaine du mouvement social et ouvrier. Accueillant syndicats et mutuelles, associations d’éducation populaire et coopératives, elles sont l’une des branches fondatrices du syndicalisme français, qui donneront naissance aux confédérations que nous connaissons aujourd’hui.


La Bourse du travail est installée à Evreux sur l’ilôt Pannette depuis 1928, elle a même connu l’occupation des nazis pendant la seconde guerre mondiale. C’est un lieu historique pour le mouvement social et ouvrier. Un lieu qui a permis de tenir des assemblées générales lors des grands mouvements sociaux qui ont jalonné notre histoire entre autre 1936, 1968. Elle a permis aux salariés de s’organiser et de gagner de grandes conquêtes sociales pour tous les salariés : emplois, salaires, congés payés, sécurité sociale, conditions de travail, défense des droits.


Au fil des années, elles sont devenues et demeurent le terreau des solidarités, des convergences et des intérêts communs des salariés quel que soit le métier, le secteur d’activité public ou privé, syndiqué ou non syndiqué. De tout temps, elles ont joué un rôle dans la formation des élus du personnel (CE, DP, CHSCT, CAP) et constitué un rempart pour les salariés issus des petites et moyennes entreprises.


A l’heure où d’aucuns veulent la destruction du droit du travail, l’affaiblissement des Prud’hommes et de l’Inspection du Travail, la fragilisation des conventions collectives, les Bourses du Travail restent des outils structurés du modèle social, font partie intégrante du paysage de notre pays et contribuent à la défense des intérêts des salariés, des chômeurs, des retraités. Nos anciens se sont battus pour les gagner, on se battra pour les garder !


TOUS ENSEMBLE POUR LE RESPECT DES LIBERTES SYNDICALES,
POUR LE DROIT A L’EXERCICE DE L’ACTIVITE SYNDICALE,
POUR DONNER AUX SALARIES ET A LEUR ORGANISATION SYNDICALE UN LIEU DECENT ;


Le 9 novembre, toutes et tous à Evreux : 10h00 au Bel Ebat


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