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Déclaration de SUD Education à la CAPA des PLP du 5 décembre 2016 |
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Aujourd'hui s'ouvre la dernière Commission Administrative Paritaire Académique qui porte sur l'avancement d’échelon, tributaire des notes administrative et pédagogique. SUD Education a toujours dénoncé le système actuel d’évaluation basé sur l’inspection-notation, qui est par ailleurs totalement décrédibilisé aux yeux des collègues. Mais celui que projette le ministère pour le remplacer, basé sur l’instrumentalisation managériale et l’entretien professionnel, est encore pire. Outre qu’aucun-e inspecteur-trice, aucun-e chef-fe d’établissement ne peut évaluer « objectivement » le travail enseignant et la relation pédagogique, les travailleurs et les travailleuses ne doivent pas être classé-es et hiérarchisé-es.
La réforme prévoit le maintien de l’inspection-sanction puisque chaque rendez-vous de carrière commencera par une inspection en classe et l’appréciation qui en découlera déterminera qui bénéficiera d’une accélération de carrière ou non au 6 ème et 8 ème échelon puis à l’accès aux grades de la hors-classe et de la classe exceptionnelle.
SUD Education refuse que certain-e-s d’entre nous avancent plus lentement que les autres dans leur carrière car nous sommes opposé-e-s à toute forme de salaire au mérite.
SUD Education affirme sa volonté de voir l’évaluation totalement déconnectée du déroulement des carrières et des rémunérations.
SUD Education revendique la réduction du temps de service des personnels en présence des élèves pour favoriser la concertation des équipes et les échanges pédagogiques entre collègues.
SUD Education veut un droit réel à la formation continue choisie sur temps de service, qui permette aux enseignant-e-s de se rencontrer et d’échanger sur leurs pratiques, et une augmentation importante des droits à congés formation, sujets sur lesquels le projet ministériel reste muet.
Par ailleurs, l'évolution du Bac PRO SEN (Systèmes électroniques numériques) en SN (systèmes numériques) emmène les collègues de la spécialité vers l’inconnu. La seule certitude est que l’orientation vers le champ de spécialisation se fera à l’issue de l’année de seconde. A ce jour, le rectorat n’a toujours pas décidé de la manière dont seront organisées les trois options (Sûreté des infrastructures de l’habitat et du tertiaire (SSIHT); Audiovisuels, réseau et équipements domestiques (ARED); Réseaux informatiques et systèmes communicants (RISC)) ni dans quel(s) lycée(s) seront enseignées ces options. Ce flou organisationnel engendre un climat anxiogène autant chez les élèves et leurs parents que chez les professeurs. En effet, les jeunes seront-ils intéressés par la formation mise en place dans le lycée qu’ils fréquentent ? Les professeurs devront se spécifier dans certaines options sans aucune formation. Cela remet en cause la pérennité de certaines sections dans les lycées concernés. Le rectorat n’est toujours pas en mesure, même après le Comité d'Hygiène, Sécurité et des Conditions de Travail du 18 novembre dernier de rassurer les collègues de la spécialité. Encore une réforme imposée sans concertation et faite dans la précipitation qui engendre de la souffrance au travail.
Pour finir et pour rappel car nous n’avons pas été entendus lors de la dernière CAPA. Le ministère a créée par décret du 29 avril 2015 une Indemnité de Sujétion Spéciale pour la voie professionnelle qui est entrée en vigueur à la rentrée 2015. Elle fait suite à la suppression de l’indemnité de CCF (contrôle en cours de formation) et la remplace par une prime de 400 euros pour tout-e enseignant-e assurant au moins 6h en 1ère et Tle Bac Pro ainsi qu’en CAP. Même si SUD Education s'oppose au système des primes qui font baisser notre rémunération et créent des inégalités avec la voie générale et technologique, nous sommes évidemment attentifs à ce que notre dû nous soit versé. Et c'est là que le bât blesse ! Alors que dans de nombreuses académies la prime est versée mensuellement comme prévu dans le décret sus-cité, il n’en est rien dans notre académie. Pourquoi le Rectorat de Caen ne veut-il pas nous verser cette prime ? A quel niveau y a-t-il un dysfonctionnement alors que les services du Rectorat possèdent notre ventilation de service ? Nous vous demandons de régler dans les plus brefs délais ce problème financier.