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Dysfonctionnements liés au LSUN au collège exemple de fiche RSST décrivant les dégradations des conditions de travail |
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L'année dernière, nous avons eu environ quatre réunions pour mettre en oeuvre la Réforme du Collège et notamment définir les Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (thèmes par niveau, disciplines engagées et temporalité).
Pour la rentrée 2016, nous avons dû revoir l'ensemble de nos enseignements pour les adapter aux EPI et aux nouveaux programmes qui ont changé pour tous les niveaux en même temps, ce qui ne s'est jamais fait auparavant. A la rentrée, nous nous sommes rendu compte que les modalités d'évaluation et surtout, de renseignements sur le logiciel Pronote devaient également changer, ce qui fait trois réformes pour une seule rentrée, et beaucoup de réunions pour leur mise en oeuvre.
Depuis la rentrée, pour la réforme de l'évaluation, nous avons eu une réunion en plénière pour échanger sur nos pratiques d'évaluation, un conseil d'enseignement et une réunion de coordonnateurs de disciplines. Lors de ces réunions, il a été dit que chacun, pour le moment, pouvait choisir ses modalités d'évaluation (avec des notes et des échelles d'acquisition OU avec des échelles d'acquisition seulement), sans
obligation d'harmonisation par discipline ou par classe.
Il apparaît plusieurs dysfonctionnements : tout d'abord, les programmes d'histoire-géographie demandent de travailler sept compétences renvoyant à plusieurs domaines du socle. L'IPR, en formation le 14/11, a confirmé qu'il fallait se concentrer sur ces compétences disciplinaires. Mais l'arrêté du 31/12/2015 indique qu'il faut, en fin de cycle, valider les domaines de compétences selon quatre échelles d'appréciation. Or, il n'y a pas de correspondance entre ces compétences que j'évalue au quotidien et ces domaines.
Lors de la réunion de coordonnateurs du 14/11, les chefs d'établissement nous ont informés du fait que Pronote ne pourra transférer le résultat des évaluations vers le nouveau Livret Scolaire Unique Numérique que si l'ensemble des membres de l'équipe pédagogique a harmonisé ses pratiques. Or, depuis le début de l'année, chaque enseignant a choisi sa modalité d'évaluation : évaluations notées ou échelles d’acquisition de compétences. Aucune formation n'a eu lieu spécifiquement sur l'évaluation, si ce n'est une matinée pour l'évaluation des 3ème de cette année.
En l'absence de formation, je me questionne sur mon travail sans avoir de certitude sur les réponses à apporter : comment vais-je communiquer avec les familles lors de la réunion parents-professeurs ? Comment vais-je expliquer aux parents d’élèves que je conserve les notes pour évaluer les compétences mais que je ne peux pas valider les domaines du socle car ils ne correspondent pas aux compétences que je dois travailler en histoire-géographie ? Quelle image du collège vais-je renvoyer aux parents ?
De plus, je passe trop de temps à évaluer : à chaque séance, je dois évaluer le comportement des élèves en classe, leur capacité à coopérer ; j'évalue leur production en cours de séquence (compétences) lors d'évaluations formatives ; j'évalue leur acquisition des connaissances lors d'évaluations sommatives. Je passe mon temps à cocher des cases dont je ne sais pas quoi faire dans le logiciel Pronote. J'ai le sentiment de devoir remplir Pronote pour prouver que je réponds aux injonctions institutionnelles alors que cet outil est beaucoup plus contraignant que les demandes du LSUN : Pronote nous oblige à formater nos pratiques et je perds ma liberté pédagogique pour me conformer à un logiciel alors que le logiciel devrait être adapté à ma pratique.
Dans Pronote, il faudrait, pour chaque évaluation, préciser les compétences et les éléments du programme travaillés, et pour chaque élève le niveau d'acquisition, tout en conservant les notes comme j'avais choisi de le faire initialement. Evaluer les élèves devient alors une tâche très lourde, qui prend beaucoup de temps. Le fait que rien ne soit réellement fixé donne, en plus, le sentiment de passer ce temps à faire quelque chose qui ne sera peut-être pas valable.
Nous subissons des injonctions paradoxales en permanence, et ce alors que la fin du trimestre approche…