Déclaration de SUD Éducation Calvados

CDEN du 30 août 2017

 

Nous voici convoqué-es en urgence, en période de vacances, faut-il le rappeler, pour les représentant-es enseignant-es, pour simplement prendre acte du retour déjà mis en oeuvre de certaines écoles au temps scolaire réparti sur 4 jours.


Quelle mouche pseudo-réformatrice a piqué le ministre et provoqué l’émission de ce décret dérogatoire à la réforme des rythmes scolaires ? Pour faire croire qu’il agit, que le changement est en marche ? Avait-on besoin de se précipiter, sans concertations, sans évaluations sérieuses, sans bilans nationaux ? Balayer d’un revers de plume tout le long processus de réunions, de concertations, avec des résultats rendus possibles par le fort investissement des équipes d’animation, des collectivités locales et des enseignant-es qui ont dû réaliser tout cela en plus du travail d'enseignement, sans aucun moyen, réduisant à néant tous ces efforts… Ce mépris, d’emblée, augure bien mal de l’action néo-ministérielle.


Une autre réforme doit voir le jour, cet important et lourd sujet de l’organisation des temps scolaires mérite beaucoup mieux que ce brassage d’air médiatico-politique. Nous refusons cette méthode qui a consisté à imposer à la fin de l’année scolaire un texte applicable dès la rentrée.


Ce nouveau texte dérogatoire, qui ne revient pas sur la réforme en elle-même, pourtant largement décriée en son temps et vertement critiquée par l’IGEN, va peser sur nos conditions de travail en les modifiant à nouveau, sur la vie des élèves, sur celle de leurs parents qui vont devoir réorganiser leurs horaires de vie familiale, mais également sur les personnels en charge des Activités Périscolaires, qu’ils ou elles soient animatrices ou animateurs extérieur-es ou issu-es des collectivités.


Cette vague de suppression du travail d’animation est hélas doublée de celle des Contrats Aidés. Ces personnels sont indispensables dans le fonctionnement des établissements. Comment allons-nous, nous les équipes éducatives, les agentes et agents, les élèves relevant de handicap, travailler en leur absence ? Oui, nous voulons la disparition de ces contrats, dans le sens où ils auront été transformés en CDI, ce que réclame SUD pour mettre fin à cette précarité organisée.


Embaucher entraîne des dépenses financières, mais quelle action des pouvoirs publics n’en demande pas ?


Les qualités des Activités Périscolaires proposées différaient déjà selon les budgets des communes, ce texte dérogatoire est une anticipation à la baisse à venir des finances des collectivités (diminution accrue des dotations de l’État, suppression de la taxe d’habitation), il ajoute à la confusion, sans bénéfice pour les personnels et les élèves, renforce les inégalités territoriales de l’école, et détruit un peu plus le caractère national de celle-ci. Il en ressort une fois de plus que l les besoins pédagogiques sont sacrifiés sous prétexte de contraintes économiques.


C’est une question de priorités et d’engagements, le gouvernement n’a manifestement pas fait le choix politique de l’éducation.


Selon SUD Éducation, réformer les rythmes scolaires nécessite une réflexion plus large sur l’école avec entre autres :


– la réduction des effectifs par classe
– des programmes laissant du temps à la manipulation, l’expérimentation, la réflexion, la recherche,
– la possibilité d'un réel travail en équipe et la mise en place de pédagogies coopératives,
– la différenciation de l'organisation du temps et des activités scolaires selon l’âge des enfants.


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