Déclaration de SUD Education Calvados

au Conseil Technique Spécial Départemental du 19 octobre 2017

 

Le bilan de la rentrée est à l'ordre du jour de ce premier CTSD de l'année scolaire. SUD Éducation a déjà pu en évoquer une partie lors de l'audience du jeudi 14 septembre dernier, à l'occasion de la journée de mobilisation d’écoles du département, bilan partagé par plusieurs organisations syndicales comme l'atteste la déclaration commune à ce sujet.

 

Assez de la gestion comptable de l'école dans un contexte d'austérité budgétaire.

 

Quoique vous le réfutiez, nous persistons dans notre constat, que nous sommes, aujourd’hui plus que jamais, dans une gestion comptable de l'éducation qui conduit à la dégradation continue du service public d’enseignement. Pour preuve, l'utilisation constante que vous faites des moyennes comme indicateur de l'opulence budgétaire ; moyenne sur des écoles fusionnées ou en regroupement pédagogique, c'est encore plus parlant !


Les moyens que vous allouez alors ne sont toujours pas à la hauteur des besoins. Il faut :


>Des moyens suffisants pour des effectifs décents dans les classes. 30 élèves dans une classe de collège (comme c'est le cas dans 3 établissements, selon vos propres chiffres) quel que soit le niveau, quelle que soit la situation géographique, voilà qui ne permet pas de mettre en œuvre un enseignement et un suivi de qualité au profit de toutes et tous les élèves. Cette comptabilité de boutique engendre en outre une grande frustration et beaucoup de découragement chez les personnels...

 

>Des moyens suffisants pour réduire réellement les effectifs en REP+, voire pour de vraies classes de CP à 12 élèves. Nous croyons fermement en l’efficacité d'un effectif réduit sur les apprentissages. Mais pour que cela fonctionne, d’une part il ne faut pas surcharger les autres niveaux, d’autre part il faut que ces effectifs soient allégés sur une longue durée et non sur quelques cours durant une année. A moyens insuffisants le dispositif « CP à 12 » ne sera pas à la hauteur des promesses et l'administration aura alors une bonne raison de définitivement en finir avec cette question.

 


>Des moyens suffisants pour ne pas fermer des classes et entasser des élèves sans aucune cohérence de cycle, comme c'est le cas, parmi d’autres, dans une école du Bocage.


>Des moyens suffisants pour ne pas fermer des services publics de proximité, si nécessaires à notre département, que sont les collèges de Port en Bessin et Colombelles. Au passage, nous constatons que nos demandes, clairement, ne sont jamais entendues. Après la fermeture de Cabourg, vous aviez promis de ne pas commettre les erreurs que sont la non-concertation et la non-information des premiers concernés ! Une fois de plus, nous ne pouvons que constater votre mépris de vos engagements, des usager-es et des personnels.


>Des moyens suffisants pour accueillir toutes et tous les élèves, les enfants migrant-es mais aussi celles et ceux à besoins spécifiques qui doivent pouvoir trouver une place dans une section adaptée, avec des personnels formés, au lieu de mettre en souffrance non seulement elles et eux-mêmes, en premier lieu, mais également toute une école parents, enfants, personnels compris.


>Des moyens suffisants pour s’abstenir du recours à des contrats de plus en plus précaires pour des besoins pérennes. Nous dénonçons le recours aux services civiques, sans formation, ni salaire ni statut, dont le nombre a été multiplié par 4 cette année dans l'académie.


Ainsi, pour faire rentrer des ronds dans des carrés, les mêmes dynamiques sont toujours à l'oeuvre, on fusionne, on entasse, on fusionne, on casse. Car fusionner les écoles, les équipes ne « libère pas les énergies », les établissements « usines », ne sont pas synonyme de modernité, les réformes facultatives ne sont pas synonymes de liberté mais bien d'inégalités croissantes.


Nous nous interrogeons aussi sur la multiplication des évaluations, que ce soit avec les évaluations nationales ou la mise en œuvre du LSU. A quoi ces diagnostics peuvent-ils bien servir si aucun moyen n'est donné pour remédier aux échecs ? A faire le tri ? Entre la mince frange qui accédera aux études supérieures, aux fonctions d'encadrement et de conception d'une part, et celles et ceux qui seront voué-es à être exploité-es, à vendre leurs quelques compétences difficilement acquises auprès du patronat qui ne se cache même plus pour dézinguer l'école ?


Pour finir, nous vous alertons sur le fait que nous avons beaucoup de mal à obtenir les réponses que nous sollicitons de vos services. Un courrier en date du 5 septembre et envoyé le 8 septembre n'a à ce jour reçu aucune réponse. En tant qu'organisation syndicale représentative, nous devons accéder aux informations essentielles à notre mission auprès des agentes et agents.

 


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