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Déclaration de SUD Éducation Basse-Normandie et Solidaires Comité Hygiène Sécurité et Conditions de Travail Académique |
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Madame la présidente du CHSCT-A,
« Justice sociale, équité, innovation territoriale, élévation du niveau général »..., tous ces éléments de langage sont au coeur du projet de loi pour l’École de la confiance. A priori, l'ensemble des agent-es devrait partager ce projet tant le défi semble juste. Pourtant la confiance n'y est pas ; le sentiment d'assurance, de sécurité que devrait inspirer ce projet ne convainc nullement les personnels.
Quelle confiance avoir quand la multiplication des statuts induit la casse de celui du fonctionnaire et nivelle les droits de tou-tes par le bas ? L'annonce de la baisse du nombre de poste aux concours de l’enseignement, se traduira par une augmentation du nombre de contractuel-les. A terme, le remplacement progressif des fonctionnaires par des personnels contractuels, précarisera les fonctions dues par le ministère de l’EN à l’ensemble des citoyen-nes, dégradera les conditions de travail, dégradera l’accès au droit du travail.
Quelle confiance avoir quand l'école inclusive annoncée prépare des dégradations de conditions de travail pour les AESH ? La mutualisation des aides humaines et matérielles au détriment de l’aide individuelle dans le cadre des PIALS vont obliger les personnels a plus de « souplesse » dans l’organisation de leur temps de travail et dans la définition de leurs missions : employeurs multiples, multiplication du nombre d’élèves suivis sur des lieux différents…les AESH seront amené-es à changer de lieux de travail dans une même demi-journée et les élèves seront accompagné-es, non plus par un unique référent AESH, mais par plusieurs, comme si les relations nouées entre élèves et AESH étaient interchangeables.
Quelle confiance avoir quand la réforme du lycée professionnel va entraîner une forte diminution des volumes horaires des enseignements généraux et professionnels ? Cette évolution négative met fin à la tradition d'équilibre entre la formation professionnelle et culturelle et ferme les perspectives d'avenir aux lycéeen-nes entré-es dans ces parcours.
Quelle confiance avoir quand la réforme du lycée et du baccalauréat, la loi pour une école de la confiance, l'instauration du principe de sélection à l'université instaurent de la maternelle à la faculté un système éducatif concurrentiel ?
Quelle confiance avoir quand la réforme va inéluctablement se traduire par une augmentation considérable du temps de travail et une dégradation de celui-ci (concertations perpétuelles, réunionites, tensions entre personnels…) ?
Quelle confiance avoir quand l’article 1 de la loi pour l'école de la confiance laisse à penser que les personnels ne disposent pas de liberté d’expression?
Des personnels subissent des convocations à tout propos, des pressions, des mesures d’intimidation simplement parce qu'ils osent s’exprimer contre la politique éducative.
Quelle confiance avoir quand la fusion des académies demeure d'actualité malgré l'anxiété, le doute et le refus des agents ?
Quelle confiance avoir quand le projet de loi de transformation de la fonction publique programme la dilution des CHSCT dans les CTA pour créer une instance unique plus éloignée des personnels et du terrain ?
Madame la présidente, face aux réformes Blanquer qui auront pour conséquence la dégradation de nos conditions de travail, vous pouvez mettre votre confiance en la volonté de Sud Éducation à oeuvrer pour l'amélioration des conditions de travail de tous les personnels de l'académie.