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Communiqué de SUD Éducation Calvados et Solidaires Vers un état des lieux des restructurations à l'Université de Caen Normandie ? |
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Enjeu de la campagne électorale lors du renouvellement des conseils centraux de 2020, la fusion des universités normandes a été pour un temps abandonnée après la défaite de son principal promoteur. Rapprochement qui aurait assurément bouleversé l’organisation des universités, ce projet s’insérait dans un processus plus large de restructuration interne des composantes. Conformément aux objectifs fixés par les précédentes équipes dirigeantes, il s’agissait de « moderniser la gouvernance » de l’établissement et de faciliter le « pilotage stratégique » des composantes par l’administration et la direction centrales. Durant plus d’une décennie, on a ainsi vu fleurir des réorganisations de services centraux, de services communs, mais aussi d’UFR et d’IUT.
Si ces regroupements ont permis de simplifier les dialogues de gestion pour la direction, ils ont eu pour conséquences de décentraliser partiellement le rapport de force et d’internaliser la concurrence pour les ouvertures de postes au sein des composantes. Ainsi, les départements doivent désormais s’accorder au préalable sur un classement des besoins à faire remonter à la direction, accentuant les tensions entre collègues. Les fusions ont par ailleurs développé la bureaucratisation des composantes en alourdissant les procédures de délibération et en éloignant les lieux de décision des collectifs de travail. Exemple caricatural, car rassemblant des sites distants, l’IUT Grand Ouest Normandie (GON) montre une architecture institutionnelle bien peu démocratique, et extrêmement chronophage pour les responsables de département et de pôle. Les restructurations internes à l’établissement ont été aussi l’occasion d’accentuer la tendance à la mutualisation de l’administration de composantes, manière euphémisée de désigner la réduction des effectifs du personnel. La progressive disparition des scolarités de département dans les UFR fusionnées tend à laisser la place à des pôles administratifs transversaux aux missions élargies avec des moyens réduits. Une réorganisation qui a des implications désastreuses sur le métier des gestionnaires, mais aussi sur le service de proximité rendu aux usager.es.
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