URGENCE POUR LES STAGIAIRES ! ABROGATION DE LA REFORME DE LA MASTERISATION !

SUD Education dénonce le scandale des nouvelles conditions d'entrée dans le métier de professeur, tant dans le 1er degré que dans le 2nd, scandale induit par la réforme de la formation des maîtres dite « masterisation ».

SUD Education soutient totalement la mobilisation entamée dès le mois d'octobre dernier par des collectifs de stagiaires, notamment dans les académies de Créteil, Paris, Versailles, Rennes, Grenoble, Orléans... A Créteil, des stagiaires du 2nd degré ont fondé le collectif « Stagiaire impossible ». Ce mouvement est en train de se structurer avec des représentants dans toutes les académies.

SUD Education soutient cette organisation du mouvement par les stagiaires eux-mêmes. Avec le collectif « stagiaire impossible », nous demandons dans le 1er degré comme dans le 2nd des mesures d'urgence avec comme objectif final l'abandon de la masterisation :

• un allègement de service : pas plus d'un tiers du temps de service devant les classes
• une formation renforcée sur le temps de service assurée par des formateurs pour tous les stagiaires, un dispositif particulier pour soutenir ceux qui sont en difficulté
• une harmonisation des procédures de titularisation dans toutes les académies garantissant l'égalité des droits des stagiaires.

Au-delà, c'est bien la mastérisation qui est en cause.

Elle est motivée par la volonté de supprimer des milliers de postes grâce au passage à temps plein devant élèves.
Elle va générer un tri social accru. L'allongement de la scolarité aura pour conséquence d'accroître les difficultés des étudiants des classes populaires.
Elle va créer un vivier de remplaçants précaires (les « reçus collés »).

La situation des stagiaires n'est malheureusement qu'un symptôme du désengagement de l'Etat dans le service public en général et dans l'éducation publique en particulier.
Il importe assez peu au ministère que les collègues stagiaires soient soumis à une pression insupportable ou même que les élèves pâtissent de ce système. L'essentiel est bel et bien de faire des économies. Cela correspond d'ailleurs aux visées idéologiques de ceux qui font croire qu'il ne serait pas besoin d'avoir une formation professionnelle pour enseigner.

La direction générale des ressources humaines du ministère de l'Education nationale vient de rendre publique une « étude relative au dispositif d'accueil, d'accompagnement et de formation des enseignants stagiaires des premier et second degrés ». Il montre, de manière très édulcorée, les difficultés auxquelles peuvent être confrontés les stagiaires et surtout la très grande variabilité des réponses apportées par les autorités académiques (décharge variable d'un endroit à un autre).
Les rectorats disposent d'une certaine marge de manoeuvre dans l'application de la réforme :
certains, comme à Bordeaux, ont accordé des réductions horaires à leurs stagiaires pour mettre fin aux mobilisations.

L'idée d'une remise en cause de ce nouveau dispositif de formation aurait même été évoquée à mots couverts par certains inspecteurs.

La mobilisation PAYE, elle a déjà payé.

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