Déclaration de SUD Éducation
Basse-Normandie
CHS-CT Académique
du 4 juillet 2011

Cette année scolaire s'achève avec un personnel en état de désarroi et d'épuisement total. Dans toutes les catégories de personnels, les suppressions de postes et la multiplication des tâches et des objectifs conduisent à une intensification du travail ; les réformes incessantes et précipitées désorientent les agents et désorganisent les établissements et les services ; la précarisation des statuts et l'accroissement des pressions et du contrôle hiérarchiques créent pour tous un climat d'insécurité au travail. La pression s'accroît sur les salariés de l’Éducation nationale et les conditions de travail se dégradent. Les établissements scolaires ressemblent de plus en plus à ces entreprises privées qui font passer leurs résultats bien avant la santé de celles et ceux qui travaillent pour les obtenir.

Non seulement les moyens à la disposition du ministère pour assurer la santé de ses personnels sont notoirement insuffisants mais l'organisation du travail qui se met en place année après année devient de plus en plus pathogène. L'alignement du service public de l’Éducation nationale sur le mode de gestion de l'entreprise privée est absurde et illégitime, et il fait courir aux personnels des risques psycho-sociaux dont on connaît aujourd'hui amplement le caractère désastreux. Parallèlement, le service rendu aux usagers est dégradé et les élèves et leurs parents ont toutes les raisons de s'en montrer insatisfaits.

Nous mettons en cause la politique éducative du Ministère de l'Éducation Nationale et ses conséquences organisationnelles. Les décisions de M. Chatel vont encore aggraver la situation.

 


Les mesures générales telles que  :

-    la suppression de postes, de classes ;
-    l'augmentation des effectifs par classe ;
-    les mutations arbitraires ;
-    la fin des dédoublements de classe ;
-    la suppression des RASED ;
-    la diminution du temps de formation ;
-    des formations hors temps scolaire ;
-    la remise en cause de filières entières dont les STI ;
-    des entretiens d'évaluation attentatoires à la santé des personnels ;
-    des « invitations » permanentes à se remettre en cause ;
-    des nouvelles missions sans formation préalable ;
-    des primes incitatives pour changer de poste, changer de ministère et surtout pour abandonner nos statuts de fonctionnaire ;

auxquelles viennent s'ajouter des pratiques locales très préoccupantes telles que :

-    la remise en cause de projets pédagogiques ;
-    le nombre d'élèves par classe supérieure aux normes (loi R4222-5) ;
-    l'absence de cahiers CHS-CT et registre de Danger Grave et Imminent ;
-    l'absence du « Document Unique »relatif aux risques divers auxquels sont soumis les usagers de l'établissement.

Toutes ces mesures et ces pratiques démontrent l'absence d'une véritable politique de prise en compte des conditions de travail dans l’Éducation nationale.


Cela, SUD Éducation le dénonce avec force et les très nombreuses mobilisations au cours de l'année ont montré l'opposition résolue des personnels, des parents et de nombreux élus à la politique éducative menée par le gouvernement.


Le Ministère de l’Éducation nationale en tant qu’état-employeur se doit de par la loi de garantir de bonnes conditions de travail. C’est pourquoi SUD Éducation  demande :

-    que le Ministère ainsi que ses représentants départementaux et académiques mettent un terme à cette organisation néfaste du travail et à cette gestion des personnels ;
-    que le Ministère ainsi que ses représentants départementaux et académiques respectent le code du travail et ses applications au travers des décrets relatifs à la Fonction Publique- D.82-453 du 28/05/82 et suivants (visites médicales tous les 5 ans maximum ou tous les ans sur demande) ;
-    que le Ministère ainsi que ses représentants départementaux et académiques mettent en place les visites spécifiques pour les salariés définies dans les articles L4624-1 et suivants du Code du Travail  

L'année scolaire à venir s'annonce déjà comme une aggravation des problèmes que connaît déjà le service public de l’Éducation nationale. C'est ce que confirment le plan de recrutement de personnels précaires et les annonces récentes sur la mise en place de masters en alternance pour préparer les concours de l'enseignement ou sur la suppression des RAR. A cette liste, nous pourrions ajouter les déstructurations de dernière minute auxquelles nous sommes soumis depuis des années : le calendrier scolaire, la recentralisation du pouvoir dans le système éducatif...

Nous rappelons que les employeurs sont responsables de notre sécurité et que la justice a déjà condamné toute organisation du travail nuisible à la santé des salariés.

Nous tenons à saluer nos collègues, qui ont terminé jeudi 30 juin leur carrière dans des conditions inhumaines pour des économies budgétaires intolérables, en quittant le « navire » sans même finir l'année scolaire !

Enfin, nous pensons aussi à collègue qui a mis un terme à sa vie la semaine dernière. C'est bien sûr à sa famille et à ses collègues que nous exprimons toute notre affection.

 


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