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Solidarité avec les expulsés du foyer-taudis d’Epinay sur seine (93)
Ce jeudi 27 novembre, les résidents algériens du Foyer-Taudis d'Epinay ont été expulsés.
Vers 6 heures ce matin, environ une cinquantaine de CRS, soit 7 fourgons postés devant l'entrée, ont débarqués dans les chambres et réveillés les résidents, coup de pied dans les portes et cris...
Pour visualiser la scène : Un bâtiment encerclé de CRS, un devant chaque porte de chambre, pressant les résidents, tant verbalement que physiquement, de sortir dehors. "On aurait dit la guerre !. Une dizaine de résidents, sans doute sans-papiers ont été arrêtés et sont probablement au commissariat de Saint Denis.
Les résidents n’ont quasiment rien pu récupérer de leurs affaires personnelles et les photos leur étaient interdites. Une fois mis à la rue, avec l'aide des maîtres chiens, un barrage de police surarmé interdisait l'entrée, même aux plus anciens et aux malades. D'ailleurs, certains résidents sont en ce moment à l'hôpital.
L'AFTAM, association gérant le foyer, a quand même pris soin de ramasser les loyers la veille, bien que les quittances ne soient plus délivrées depuis quelques mois. Mais aucun résident n’a été prévenu de cette expulsion programmée.
"C'est catastrophique, on se croirait le 17 octobre 1961," dixit un résident écoeuré.
Le foyer : un ensemble de baraques installées en urgence en 1965, sous des lignes à haute tension, sur un terrain de l'armée à cheval sur Epinay et Saint-Denis. Et puis, abandonné par tous, ignoré des services de l'Etat et des mairies, le foyer s'est lentement dégradé : pas de portes pour certains baraquements, pas de chauffage, des sanitaires immondes, la seule isolation qu'il y ait est à l'amiante ! Et pour cela, les résidents payaient 128 € par mois ! La plupart des résidents étaient là depuis des années (45 ans pour certains !) et ont travaillé dans les métiers les plus difficiles (bâtiment, nettoiement, etc.).
Depuis des années les résidents tentaient d’alerter sur l’urgence et l’indignité de leur situation leur situation.
La seule réponse des autorités une expulsion violente et sans aucune proposition de relogement !
Les expulsions de logement se multiplient. Le gouvernement applique là aussi sa « politique du chiffre », avant la trêve hivernale.
L’Union syndicale Solidaires apporte son soutien sans réserve aux expulsés du foyer d’Epinay, exige leur relogement immédiat et dénonce le cynisme et la violence du gouvernement et des autorités locales.
Avec l’ensemble des organisations engagées dans la lutte pour une vraie politique du logement, elle exige l’arrêt immédiat des expulsions sans relogement et des moyens pour l’urgence sociale, la réquisition des locaux et logements vacants, la construction massive de logements véritablement sociaux, la baisse des loyers pour permettre à chacune et chacun l’accès a un logement adapté, digne et durable.
L’Union syndicale Solidaires s’inscrit dans toutes les initiatives unitaires pour porter ces revendications, localement avec les expulsés d’Epinay, et nationalement avec la « Nuit des Sans-Abris » du 10 novembre, à l’initiative du collectif « Urgence Un toit ! »
Contact Presse : Thierry Lescant 06 62 09 31 83