Comité Technique Académique – 15 octobre 2012

Déclaration préalable de l'union des syndicats SUD éducation de Basse-Normandie


 

Monsieur le Recteur,

Vous venez d’être nommé en tant que Recteur de l’Académie de Caen et nous voulions vous faire part de notre profond attachement au service public d’éducation.

Or ce service public est profondément mis à mal depuis plusieurs années déjà par des politiques libérales dévastatrices qui dégradent les conditions de travail de l’ensemble des personnels de l’éducation et, par là même, les conditions d’apprentissage des élèves.

Pour le moment, les annonces du Président de la République et du gouvernement concernant l’Education Nationale ne montrent pas de changements significatifs par rapport à l'ancienne politique, celle du libéralisme et du démantèlement du service public d’éducation ! Nous affirmons que l'Ecole n'est pas une entreprise, que l'éducation n'est pas une marchandise.



Nous voulons d’ores et déjà insister sur plusieurs points sur lesquels nous serons particulièrement vigilants :

Nous souhaitons que les personnels soient largement consultés et que leur voix soit écoutée et entendue quand vous envisagez des décisions qui ont pour conséquence la transformation de leurs conditions de travail.

Cela n’a pas été le cas dans cette académie avec la volonté de transformer à la hussarde les GRETA en GIP ou la transformation des conditions de travail des infirmiers et infirmières, le changement de nomenclature des STI.

Nous exigeons une réelle politique en matière de santé et sécurité au travail avec en premier lieu la mise en place d’une véritable médecine de prévention capable d’offrir à tous les personnels des visites médicales de prévention dignes de ce nom. Nous exigeons également que les CHS-CT remplissent pleinement leur rôle partout comme la loi le prévoit.


Nous souhaitons aussi que la situation des collègues en STI soit revue afin de pérenniser un véritable enseignement technologique qui demeure nécessaire.

La réforme des lycées, qui n’a pas donné satisfaction, doit également être examinée et des améliorations proposées.


Nous dénonçons l'absence de réelle formation pour les stagiaires dont la décharge de service n'est que de 3h dans le secondaire. La formation pour les stagiaires du 1er degré est également loin de répondre à nos attentes.


La disparition de la formation continue est aussi partie intégrante de la dégradation de nos conditions de travail.


Vous avez découvert à la lecture du bilan social qu’une partie importante des enseignants et enseignantes affecté-es dans l’Orne n’ont qu’un désir, pouvoir changer de département. Or, ce sont ces mêmes personnels à qui on oppose le refus d’exercer à 80% quand ils ou elles en font la demande, ce qui les oblige à faire de longs trajets 4 fois par semaine au lieu de 3 si cette possibilité était accordée.



Pour l'heure, cette rentrée est la pire que nous ayons jamais connue :


Nombreuses heures obligatoires assurées en vacation, disparition des dédoublements, réforme STI dramatique pour les élèves, pour le tissu industriel et pour les enseignants, heures de chaire contestées, pondération d'un nombre de plus en plus important d'heures (1 heure devant élèves payée moins d'une heure), annualisation de fait du temps de travail avec des emplois du temps allant jusqu'à 24h pour un service de 18 h ...

Les enseignant-es doivent lutter pied à pied avec leurs administrations pour faire respecter leurs droits les plus élémentaires.

Fermeture de sections en LP public avec maintien dans le privé, les contrôles en cours de formation, l'apprentissage en plein essor sont générateurs de souffrance au travail et entraînent vers le bas la formation des élèves.

Dans le 1er degré, la disparition des RASED désorganise totalement les services, laisse les enseignants désemparés devant les difficultés de leurs élèves. Nous réclamons le rétablissement des postes disparus afin de reconstruire des réseaux complets dans tous les secteurs de l'académie.

Les CLIS, ULIS se trouvent en grande difficulté (limites maximales d'accueil atteintes en CLIS et non suivi de la recommandation de 10 élèves par ULIS). Manque d'éducateurs formés dans l'enseignement spécialisé. Postes vacants dans le maillage des psychologues scolaires...


Les annonces faites au sommet de l'Etat suite à la consultation (rythmes scolaires, contrats d’avenir professeurs, Agents de prévention et sécurité, livret personnel de compétence, recrutement massif de contrats aidés, la volonté de soumettre l'école au monde de l'entreprise, régionalisation du service d'orientation, recours accru à l'apprentissage, culture professionnelle en collège, maintien du LPC, suppression annoncée des lycées techniques, annualisation du temps de travail, masterisation pérennisée, directeurs d'EPEP...) ne font qu'exprimer la continuation par le gouvernement actuel de la politique libérale du précédent.



Médiatiquement relayée de façon incessante, elles fragilisent davantage encore des personnels qui souffrent depuis longtemps.



L'Ecole et la société toute entière ont un cruel besoin de tout autre chose.

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