Dépassements d’honoraires :
Les encadrer ne suffit pas, il faut les supprimer.

 

A  la  veille  des  discussions  entre  la  Caisse  nationale  d’assurance  maladie  et  les  syndicats  de médecins  libéraux  sur  la  question  des  dépassements   d’honoraires,   Madame  Marisol  Touraine, Ministre   de   la   santé,   affichait   une   grande   détermination   pour   dénoncer   les   dépassements d’honoraires abusifs et pour en souligner les conséquences néfastes pour les patients.
Elle  dénonçait  l’impossibilité  pour  trop  de  personnes  de  se  soigner  compte  tenu  de  l’augmentation  conséquente d’un nombre de médecins conventionnés pratiquant des dépassements d’honoraires.



L’accord conclu le 23 octobre entérine les dépassements pouvant aller jusqu’à 2,5 fois le tarif  de la Sécurité  sociale  (soit  70€  au  lieu  de  28€  en  secteur  1).  Il  reste  très  flou  pour  fixer  les  critères d’appréciation d’une pratique tarifaire excessive, c’est-­à-­dire au-­delà du plafond fixé.
L’éventualité de « sanctions » pour les médecins pratiquant des dépassements  reconnus abusifs est donc  très  aléatoire.  C’était  pourtant  une  promesse  forte  du  candidat  Hollande  « d’encadrer  les dépassements  d’honoraires ».  En  fait,  les  dépassements   « abusifs »  ne  font  l’objet  d’aucune interdiction et il n’est prévu aucun véritable système pour les sanctionner. 
C’est une nouvelle usine à gaz qui va venir s’ajouter à la jungle des tarifs actuels. Par ailleurs n’y a­‐t-­il  pas un risque de voir augmenter le montant des dépassements d’honoraires ?

 



En contrepartie d’une prise en charge de leurs cotisations sociales, il est prévu un « contrat d’accès aux  soins »  pour  les  médecins  qui  accepteront  de  respecter  les  tarifs  conventionnés   pour  les personnes éligibles à l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé. Soit plus de 4 millions de personnes  dont  les  revenus  sont  inférieurs  à  900  €.  Ainsi,  Pour  la  majorité  des  assurés,  les dépassements d’honoraires vont continuer.



Ces médecins gagnent donc le beurre et l’argent du beurre.
Les  complémentaires  santé  (mutuelles,  etc.)  devraient  rembourser  de  quelques  euros  de  plus  ces  dépassements, ce qui entraînera une augmentation des tarifs des complémentaires. 
Celles et ceux qui n’ont pas de complémentaires auront donc ces dépassements directement à  leur charge… ou ne se soigneront pas.



Aujourd’hui, la plupart des syndicats de médecins libéraux (comme la CSMF, le SML ou la FMF) qui ne songent  qu’à défendre  les intérêts  corporatistes  de professionnels  privilégiés  qui font passer  leur portefeuille avant la santé des malades, ont gagné !
Aujourd’hui le gouvernement et l’Assurance-­‐maladie, qui n’ont pas voulu s’opposer aux lobbies médicaux, se déclarent satisfaits d’une réforme à minima. Ils ont choisi leur camp qui n’est pas celui des patients et de la protection sociale solidaire. 
Le gouvernement se gargarise avec le mot justice, mais il accepte un accord qui confirme un système  qui maintient l’exclusion des soins pour de nombreuses personnes.



Solidaires dénonce cet accord qui se fait sur le dos des assurés.
Pour Solidaires, il est temps de réaffirmer que « la santé n’est pas une marchandise ».
Pour permettre un réel accès aux soins pour tous, un premier élément est la suppression pure et  simple   de  tout  dépassement   d’honoraires   et  la  recherche   dans  le  même  temps  des alternatives au paiement à l’acte système inflationniste par définition.
Cela  passe  aussi  par  un  certain  nombre  de  mesures  immédiates  comme  la  suppression  des  franchises médicales et autres forfaits.
Avec cet accord au rabais, en matière d’accès aux soins égal pour tous, le changement ce n’est  pas maintenant !


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