Déclaration SUD Éducation Calvados

au CDEN du 04 avril 2014

 

 

On nous avait annoncé à grand renfort de medias, la création de milliers de postes dans l’Éducation Nationale , et le citoyen, abreuvé d'informations fausses, pouvait légitimement croire que grâce au gouvernement, tout était réglé , plus de soucis pour notre système éducatif enfin sauvé , et surtout que l’on n' entende plus les enseignant-e-s manifester du mécontentement , puisque le pays avait fourni les efforts nécessaires pour remettre à flots notre service public d’éducation .

Mais la réalité de notre terrain académique et départemental est bien éloignée de ce mirage médiatique:

• le Calvados restitue 3 postes en Primaire, alors même que les classes chargées à double ou triple niveau deviennent monnaie courante.
• en collèges, en lycées généraux technologiques et professionnels, encore et toujours des suppressions de postes, remplacés par des heures supplémentaires, alors que dans le même temps les effectifs dans les classes augmentent.

Le ministre l’admet lui-même, avec les futurs statuts  - modifier des statuts ce n’est pas rien, ça ne se fait pas tous les 2 ans - des enseignant-e-s,  pour lesquel-le-s le travail dans des classes à plus de 35 élèves donnera droit, dans certaines conditions,  à seulement une indemnité : même la plus haute autorité  reconnaît que les  effectifs à plus de 35 élèves tendent à devenir la norme.  Ce type de rémunération (dont le montant est d’ailleurs inconnu)  part du principe que nous, les enseignant-e-s,  sommes justes achetables. Quand les salaires, bloqués, sont maintenus bas, il est plus facile de trouver des collègues prêts à accepter cette manipulation.

On s’attaque toujours aux conséquences,  jamais aux causes, qui ne seront réglées qu’avec  la création de postes supplémentaires en nombre.

Suppression de postes, augmentation des effectifs, alourdissement de la charge de travail, distributions de primes, voilà ce qu'on nous prépare. Les conditions d’exercice de plus en plus difficiles pour les professeurs et les élèves sont  d’ores et déjà aggravées pour la rentrée prochaine : question soutien du moral des troupes le ministre et le gouvernement ont tout faux : cette refondation de l’école  nous n’en voulons pas. Les CHSCT A et D alertent leurs présidents respectifs sur la dégradation des conditions de travail et sur l'augmentation :

• de 35 % des demandes de Congés Longue Maladie entre l'année 2012 et l'année 2013 pour les PE du Calvados,
• des arrêts,
• des accidents de services...

Il est grand temps de respecter l'article R4121-1 du code du travail qui stipule que les employeurs sont responsables de la santé mentale et physiques de leurs employés.

Même nos étudiant-e-s ne sont plus attiré-e-s par le métier : y compris en ces temps de crise économique et de raréfaction des embauches,  la perspective d’un emploi garanti et la promesse d'une  carrière ne suffisent pas à les attirer vers une profession sous-payée et déconsidérée, à la charge de travail écrasante.

Que les autorités et nos concitoyens se le disent : prétendre acheter notre silence ou notre soumission avec un salaire à peine amélioré, penser que la fatigue et le mal-être de collègues de plus en plus nombreux/euses seront atténués par l’octroi de quelque  monnaie supplémentaire (méthode d’ailleurs méprisante) sont des pratiques que SUD Éducation n’admettra jamais, et notre combat pour une école émancipatrice dotée des moyens appropriés reste, plus que jamais, d’actualité.


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