Sélection à l’entrée de l’Université

Les mensonges de Parcoursup

 

Aujourd'hui, le 15 janvier 2018, ouvre la nouvelle plateforme d'orientation post-bac, Parcoursup. La fédération SUD éducation tient à alerter les salarié-e-s de l'éducation et de l'enseignement supérieur, les étudiant-e-s, les élèves et leurs parents, sur les dangers de la réforme qui se cache derrière Parcoursup. En effet, Parcoursup ne réglera en rien les injustices de la plateforme Admission post-bac (APB) tant décriée. Au contraire, elle ne fera que les aggraver.

  • Le gouvernement vante les mérites de Parcoursup par rapport à APB, sous prétexte que tous les dossiers des candidat-e-s seraient examinés de façon qualitative par les établissements d'enseignement supérieur. C'est faux ! Puisque dans le même temps le gouvernement promet aux universités la mise en place d'algorithmes locaux pour trier automatiquement les dossiers en fonction des notes. Il est en effet impossible de classer autrement en quelques semaines les milliers de dossiers qui parviendront à chaque formation. Parcoursup, ce sont des APB locaux, aux critères opaques, à la place d'APB.
  • Le gouvernement assure aux élèves et à leurs familles qu'il existera des formations non-sélectives sur Parcoursup. C'est faux ! Avec la loi relative « à l'orientation et à la réussite des étudiants » qui accompagne Parcoursup, bien qu'elle ne soit pas encore adoptée par le parlement, les universités pourront sélectionner en priorité les meilleurs élèves, puis refuser les autres candidat-e-s une fois leurs capacités d'accueil atteintes. Parcoursup, c'est APB, avec en plus la sélection à l'entrée de l'université.

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Fin de la compensation à l’Université,

la ministre prise la main dans le sac

 

Nous pensions tout savoir sur la réforme imposant la sélection à l’entrée de la licence. Malheureusement, le pire est toujours possible, et nous avons eu la surprise d’apprendre que Mme la Ministre comptait supprimer le système de compensation.


Le 16 novembre dernier, la Ministre chargée de l’Enseignement Supérieur recevait les vice-président·e·s des Commissions Formation et Vie Universitaire (CFVU) des Universités dans le but de préciser des éléments de la réforme, notamment la suppression du système de compensation.


La compensation est le système qui permet de valider une Unité d’Enseignement (UE) où l’étudiant·e n’a pas la moyenne en tenant compte de la  moyenne globale du semestre. Si l’étudiant·e a plus de 10 en moyenne sur le semestre, il/elle valide l’UE. De même, il existe le même système de compensation entre semestres au niveau d’une année universitaire.


La ministre n’a pas pris la peine d’en informer les organisations étudiantes et reconnaît que cette mesure risque d’être particulièrement impopulaire. En effet, le système de compensation permettait de réussir ses études sans être pénalisé·e par des accidents (on peut être malade le jour du partiel, ne pas avoir compris le sujet alors qu’on maîtrise normalement la matière ; de même, il arrive qu’un semestre ne soit pas bien réussi pour diverses raisons). Il est étonnant que, pour une réforme censée améliorer la réussite, on prenne une mesure qui ne fera qu’augmenter l’échec, notamment des étudiant·e·s précaires. Nous pouvons craindre que des dispositifs similaires comme « l’enjambement » (possibilité de valider des UE d’une année à l’année supérieure) subissent le même sort avec les mêmes conséquences.

 

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Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche
Séance du 13 novembre 2017

Projet de loi relatif à l’orientation et à la réussite des étudiants

 

 

À l’été 2017, des dizaines de milliers de bacheliers et bachelières se sont retrouvé-e-s sans affectation dans le supérieur.

 

Pourtant cette situation de crise était tout sauf imprévue.

 

Si tant de bachelier-e-s se sont retrouvé-e-s sur le carreau, c'est le résultat d'un manque de moyens alloués aux universités afin qu’elles puissent assurer leur mission dans le cadre d’une augmentation importante et durable du nombre d’étudiant-e-s prévue depuis 20 ans. Il manque l’équivalent de trois  universités en France pour accueillir l’ensemble des bacheliers et bachelières alors qu’ils et elles seront à nouveau entre 40 et 50 000 supplémentaires l’an prochain.


Un projet de loi qui se base sur des capacités d’accueil insuffisantes c’est la reconnaissance par l’état de ses défaillances. Mais au lieu de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour accueillir dignement, encadrer et garantir la réussite de toutes et tous, le gouvernement en prenant comme prétexte le fiasco organisé d'APB, en profite pour établir purement et simplement la sélection à l’entrée à l’université.


À la sélection par l’échec dû au manque de places et de moyens, il ajoute une sélection officielle qui va d’autant plus accentuer la sélection sociale.


Répondre à l’échec par la sélection, c’est se féliciter d’apprendre à nager aux poissons.

 

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