Déclaration Sud Éducation Basse Normandie CHSCT-A du 28 janvier 2021
Madame la Présidente du CHSCT A,
Depuis le début de cette crise sanitaire, l’Éducation Nationale montre son incapacité à adapter son fonctionnement pour protéger les personnels et les élèves de la menace épidémique. Les alertes ont pourtant été nombreuses depuis le printemps dernier et renouvelées depuis la rentrée 2020. Néanmoins, l'ensemble des personnels bombardés d'injonctions contradictoires et sans équipements de protection réellement adéquats et dans des conditions de travail détestables, ont continué leur service. Alors que le virus et ces variants méconnus, touchent des élèves et des enseignant·es ainsi que des personnels territoriaux, nous entendons dire que « la situation dans les écoles est satisfaisante ». Quel mépris envers les personnels d'affirmer un tel mensonge !!!
Non, la situation dans les écoles ne peut être satisfaisante quand les personnels absents ne sont pas remplacés faute de remplaçant·es.
Non, la situation dans les écoles ne peut être satisfaisante quand des élèves avec une notification MDA se trouvent sans AESH. Non, la situation dans les écoles ne peut être satisfaisante quand de nombreux cas positifs sont signalés dans une école et que celle-ci est maintenue ouverte au détriment de la santé des usagers et des personnels.
En effet le DGI récemment exercé par les agent·es de l’école Jean ZAY du nord cotentin met en exergue à quel point les personnels sont déconsidérés, méprisés par leurs hiérarchies. Que dire du collège la Bucaille à Cherbourg ? Le but n’est pas de trouver le meilleur moyen de propager le virus mais bien de l’éradiquer. Nous connaissions historiquement la chair à canon, capitalistement la chair à patron, et maintenant nous découvrons la chair à Macron. Aussi nous condamnons cette tendance à vouloir reporter la responsabilité des atteintes à la santé des travailleurs sur la vulnérabilité de ces derniers et sur leur propre responsabilité. C'est une remise en question du droit fondamental des hommes et des femmes à qui ont interdit l'éventualité d'être en danger dans leur activité de travail ou d'être menacé·es dans leur intégrité physique et psychique à cause de leurs conditions de travail.
Et dans les mois à venir, la situation dans les écoles ne sera pas plus satisfaisante car si le gouvernement additionne des sommes colossales pour « sauver » l'économie, a contrario le ministre de l'Éducation Nationale, de la Jeunesse et des Sports additionne les soustractions des moyens pour plonger le service public d'éducation dans des conditions de travail inacceptable. Alors qu’il faudrait plus de personnels pour assurer la continuité du service publique, le ministre annonce la fermeture de 1500 postes en France soit 10% pour notre académie de Caen. Enfin, les épidémiologistes s’inquiètent logiquement de la situation scolaire et du brassage qui en résulte. Pourtant dans de nombreux EPLE et de nombreuses écoles le protocole sanitaire se résume au port du masque, à l’aération des fenêtres, à la distribution de gel hydroalcoolique et à un brassage limité si possible. En tant que garante de notre santé, la question des masques doit également vous interroger. Tout d’abord, les personnels n’ont pas tous reçu de nouveaux masques. Ensuite, le cas du variant britannique inquiète car nos masques en tissu ne seraient plus adaptés. En effet, aucune communication n’a été faite tant pour les personnels à risque que pour les autres. Alors quid des nouveaux masques ?
Soyez assurée, Madame la Présidente, de notre attachement au service public de l’Éducation Nationale ainsi qu’aux conditions de travail et de santé des personnels.
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Après le 26 janvier, continuons de nous mobiliser !
La priorité : des moyens pour l’école
Destruction massive de postes (94 ETP enseignants !), pénurie de postes RASED, manque de places dans les structures de soin qui continuent d’être démantelées, infirmières « décentralisées » aux collectivités territoriales, éducation prioritaire menacée, réformes destructrices des lycées vers plus de compétition et d’injustice...
1 personnel sur 4 est précaire
La loi de « transformation de la Fonction publique » ouvre plus encore la possibilité de recruter des contractuel·les, qui rappellent fort l’emploi en vacation que les luttes étaient parvenues à faire disparaître en 2016. Les salaires
Un salaire qui baisseDepuis 25 ans, l’augmentation de la valeur du point d’indice a été 21 fois inférieure à l’inflation. Rapporté à la situation de 1995, le salaire d’un·e professeur·e des écoles ou d’un·e certifié·e au 5e échelon (indice 476) est plus bas de 551 euros bruts constants (-19,82%) !
Des inégalités H/FLe salaire net des enseignantes est inférieur de 13,9% à celui de leurs collègues masculins. Les hommes perçoivent 51% de rémunération liée aux HSA de plus que les femmes, les femmes sont plus souvent contraintes à la garde d’enfants et au temps partiel. Le Grenelle : une arnaqueLa montagne de milliards d’euros évoquée par Blanquer durant le mouvement sur les retraites accouche d’une souris de 400 millions d’euros, essentiellement consacrés à des primes, soumises à contreparties et sans plan pluriannuel.
Une ”prime d’attractivité” qui ne concerne qu’une minorité de personnelsLe ministre prévoit une “prime d’attractivité” versée entre l’échelon 2 et l’échelon 7 de la classe normale aux enseignant·es titulaires, CPE et PsyEN. Son montant sera dégressif, jusqu’à 35€ à l’échelon 7. Cette prime sera déclinée pour les enseignant·es contractuel·les avec un montant plus faible encore. Les AED, AESH, personnels administratifs et enseignant·es stagiaires dont les salaires sont les plus bas se trouvent exclus du versement de la prime.
Une prime d’équipement insuffisanteLe ministre propose le versement d’une prime annuelle d’équipement 150€ nets versée uniquement aux enseignant·es et dont seront exclu·es les contractuel·les qui ne seront pas embauché·es à l’année, les professeur·es documentalistes et les CPE ! Pour s’équiper, les personnels ont pourtant toutes et tous besoin d’une dotation initiale importante dès maintenant complétée par cette prime annuelle. Cette prime ne doit pas non plus être un moyen d’imposer à terme le télétravail aux personnels.
L’Intersyndicale du Calvados revendique immédiatement :
• Remise à plat des réformes calamiteuses du bac, du lycée général et technologique, de la voie professionnelle,
Manifestation interprofessionnelle à CaenJeudi 4 février à 10H30 Place Saint-Pierre
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Appel de SUD Éducation Calvados et Solidaires Le 26 janvier en grève pour nos salaires...mais pas que! |
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Manifestation vers le Rectorat de CAEN
Mardi 26 janvier à 10h30 – Place du Théâtre
Le 26 janvier en grève pour nos salaires… mais pas que !
Imposons des conditions d’enseignement décentes et efficaces.
Blanquer démission !
La gestion de la crise sanitaire a été calamiteuse. L’incompétence de nos chef·fes est déjà difficile à tolérer, mais en cette année particulière elle est associée à des pressions hiérarchiques, des réorganisations continuelles, des mensonges et du mépris supplémentaires insupportables.
Ci-dessous quelques exemples :
- le 15/12/20, les personnels et élèves de l’Éducation Nationale apprennent par les médias, suite à une annonce de Castex sur Europe1 que l’école n’est pas obligatoire les 17 et 18/12/20, Blanquer confirme par tweet et sur RTL plus tard (le ministre n’était pas au courant),
- La semaine précédente, les parents d’élèves de Ranville ont dû batailler pour obtenir la fermeture de l’école élémentaire, mais n’ont pu obtenir celle de la maternelle ni du collège.
- Faute de remplaçant·es, en nombre insuffisant cette année, des élèves sont réparti·es en sureffectif dans des classes de primaire : en temps de pandémie il y a mieux à faire,
- Nouveau : dans le 1er degré le ministère embauche des personnels contractuels (CDD de 3 mois). CAP 22, le voilà !
- Blanquer offre 90 000€ à un « syndicat » lycéen (« Avenir lycéen », qui dilapide l’argent) créé spécialement à sa botte, et baisse les subventions aux autres syndicats lycéens et universitaires trop contestataires.
La priorité : des moyens pour l’école
Il est urgent de construire une école émancipatrice qui permette à chacun·e de s’épanouir. Pourtant toujours plus d’injustices apparaissent à l’horizon :
pas de nouveaux postes RASED en primaire malgré la pénurie, les structures de soin sont démantelées au prétexte d’ « inclusion » sans aucun moyen pour l’école, l’éducation prioritaire est menacée, les lycées ont subi des réformes destructrices allant vers plus de compétition, de non-sens et d’injustice...
Difficile d’avoir des revendications salariales tant les manques de moyens pour un enseignement décent sont prioritaires et tant la crise sanitaire a précarisé davantage de personnes. Néanmoins, de l’argent il y en a et travailler dans l’Éducation nationale ne doit pas être un sacerdoce.
Les salaires
1 personnel sur 4 est précaire
Certain·es agent·es, comme les AED et les AESH, perçoivent un salaire misérable, les obligeant à cumuler un autre emploi et/ou des aides sociales pour survivre.
Nous ne pouvons continuer d’accepter plus longtemps que des collègues, dans nos établissements, perçoivent des salaires qui ne leur permettent pas de vivre décemment. Si l’on veut éradiquer la précarité dans l’EN c’est d’un grand plan de titularisation dont nous avons besoin, mais également de la mise en place immédiate d’une revalorisation salariale inversement proportionnelle à la grille actuelle des salaires, seule mesure permettant l’augmentation des salaires pour toutes et tous et la résorption des inégalités salariales !
Un salaire qui baisse pour les fonctionnaires de l’Éducation nationale
Depuis 25 ans, l’augmentation de la valeur du point d’indice a été 21 fois inférieure à l’inflation. Rapporté à la situation de 1995, le salaire d’un·e professeur·e des écoles ou d’un·e certifié·e au 5e échelon (indice 476) est plus bas de 551 euros bruts constants !
Des inégalités salariales femmes / hommes qui persistent
Le salaire net des enseignantes est inférieur de 13,9% à celui de leurs collègues masculins. Il existe plusieurs raisons à cela. Les HSA profitent essentiellement aux hommes, qui perçoivent 51% de rémunération liée aux HSA de plus que les femmes. De plus, les femmes sont plus souvent contraintes de prendre en charge la garde des enfants et sont bien plus souvent à temps partiel.
Le Grenelle : une arnaque
La montagne de milliards d’euros évoquée par Blanquer durant le mouvement sur les retraites accouche d’une souris de 400 millions d’euros, essentiellement consacrés à des primes.
Une ”prime d’attractivité” qui ne concerne qu’une minorité de personnels
Le ministre prévoit une “prime d’attractivité” versée entre l’échelon 2 et l’échelon 7 de la classe normale aux enseignant·es titulaires, CPE et PsyEN. Son montant sera dégressif, de 99€ nets mensuels environ à l’échelon 2 à 35€ à l’échelon 7. Cette prime sera déclinée pour les enseignant·es contractuel·les avec un montant plus faible encore. Le ministre invente 7 nouveaux “paliers” pour attribuer le versement de cette prime, de 54 à 27€ nets
mensuels. Les AED, AESH, personnels administratifs et enseignant·es stagiaires dont les salaires sont les plus bas se trouvent exclu·es du versement de la prime. Aucune revalorisation du salaire des personnels enseignants d’un échelon supérieur au septième n’est prévue. En tenant compte de l’inflation, les salaires des personnels ont pourtant baissé de 19,82 % depuis 1995 !
Une prime d’équipement insuffisante
Alors que les personnels (enseignant·es, CPE, AED, AESH) ont largement contribué à maintenir le lien avec les élèves durant le premier confinement en dehors de tout cadre réglementaire, le ministre refuse de les indemniser. Il propose le versement d’une prime annuelle d’équipement 150€ nets versée
uniquement aux enseignant·es et dont seront exclu·es les contractuel·les qui ne seront pas embauché·es à l’année, ainsi que les professeur·es documentalistes ! Pour s’équiper, les personnels ont pourtant tous besoin, dès maintenant, d’une dotation initiale importante complétée par cette prime annuelle. Cette prime ne doit pas non plus être un moyen d’imposer à terme le télétravail aux personnels.
SUD Éducation 14 revendique immédiatement :
• démission de Blanquer, de la rectrice et du directeur académique de Caen,
• abandon des réformes des lycées,
• augmentation de postes d’enseignant·es et de vie scolaire (primaire y compris),
• titularisation de tous les personnels contractuels (AED, AESH, enseignant·es…),
• transformation des AESH en Educateurs-ices scolaires spécialisé-es
• indexation des salaires sur l’inflation pour garantir le maintien du niveau de vie des personnels, intégration des primes et indemnités au salaire,
• augmentation significative des salaires, d’autant plus forte que le salaire de l’agent·e est bas, pour réduire les inégalités salariales.
• avec l’Union syndicale Solidaires, augmentation du Smic à 1700€ nets.
Manifestation vers le Rectorat de CAEN
Mardi 26 janvier à 10h30 – Place du Théâtre
- Déclaration de SUD Éducation au CAEN du 7 décembre 2020
- CONTRE LA LOI « SECURITE GLOBALE », DEFENDONS LA LIBERTE DE MANIFESTER - Communiqué de presse commun
- La Sommation contre l'assomation - COurrier de SUD Education Calvados à la rectrice - 22 novembre 2020
- Comité Départemental de l'Education Nationale du Calvados - Lundi 16 novembre 2020