Lors du dernier CHSCT-A, ces points ont été abordés et ont fait l'objet de préconisations et de votes. Des avis ont aussi été votés sur la transformation de la voie pro et les formations obligatoires durant les congés. Il a été dénoncé les conséquences néfastes des réformes en cours sur les conditions de travail de l'ensemble des personnels et notamment le refus de la fusion des deux académies.
Alors qu'une grande majorité des personnels sont défavorables à la fusion, il est surprenant de constater que ces positions ne soient pas partagées par tous les représentants syndicaux des personnels.
Concernant l'avis de réorganisation de l'académie de Caen : « les membres représentants des personnels du CHSCT A s’opposent au projet d’organisation de l’académie de Normandie, i.e., la fusion des académies de Caen et de Rouen. », deux membres se sont abstenus. Aussi, suite à la visite de deux établissements, les membres représentants du personnel ont présenté leur rapport de visite du LG Rostand et du LP Jules Verne en posant des préconisations et en votant plusieurs avis. |
Madame la présidente du CHSCT-A,
Quelle confiance avoir quand la multiplication des statuts induit la casse de celui du fonctionnaire et nivelle les droits de tou-tes par le bas ? L'annonce de la baisse du nombre de poste aux concours de l’enseignement, se traduira par une augmentation du nombre de contractuel-les. A terme, le remplacement progressif des fonctionnaires par des personnels contractuels, précarisera les fonctions dues par le ministère de l’EN à l’ensemble des citoyen-nes, dégradera les conditions de travail, dégradera l’accès au droit du travail.
Nous pensions avoir touché le fond les rentrées précédentes, mais celle de 2019 avance une fois de plus son cortège de suppressions de classes dans le 1er degré, de suppressions de postes en collèges et lycées avec l’explosion du recours aux heures supplémentaires, véhiculant son lot de classes surchargées et souffrance accrue pour les équipes éducatives et les élèves. Le pire n’est jamais sûr, il peut y avoir pire que pire. Certes des classes à 12 élèves en Éducation Prioritaire, mais en déshabillant d’autres dispositifs essentiels, et en oubliant que 80 % des élèves en difficultés sont scolarisé-es hors des dispositifs REP et REP+ .
La loi Blanquer va modifier l’organisation de la scolarité et la vie des communes rurales en regroupant les petites écoles sous la direction du collège de leur secteur, supprimant au passage les directeurs et directrices d’école, éloignant de fait les parents concernés de l’administration directe.
Avec la solarisation obligatoire dès 3 ans, les communes où sont ou seront implantées des maternelles privées devront les financer en partie, détournant ainsi de l’argent qui serait mieux utilisé à faire vivre la ruralité pour tous et toutes leurs habitant-es.
Depuis des semaines, un grand mouvement revendicatif et des débats dans tout le pays, insistent (entre autres) sur le retour des services publics dans les zones rurales. La loi Blanquer contrarie ouvertement cette demande : on fait semblant d’écouter et on applique le contraire, la démocratie n’en sort pas grandie.
Ce type de décisions ne va pas améliorer les réponses aux besoins des personnels, ni à ceux des élèves et de leurs parents
Nos gouvernants se lamentent sur la montée des populismes et des nationalismes, mais la lecture de leur loi « l’école de la confiance » nous montre qu’ils intègrent sans vergogne les mêmes schémas :
ainsi un drapeau tricolore au fond de la classe apportera sûrement une aide déterminante aux élèves dans leurs différents apprentissages, bientôt le port de l’uniforme pour tous et toutes, élèves et équipes éducatives, et le salut matinal au lever des couleurs bleu blanc rouge,
ainsi apprendre les paroles d’un chant guerrier, pour faire la guerre ? À qui ? À quel pays ? Aux futur-es réfugié-es climatiques non Français ou non Françaises ? À quoi prépare-t-on les jeunes esprits, à se lever bientôt contre des envahisseurs étrangers ? L’allégeance à ces signaux patriotiques ne relève plus de l’éducation mais du dressage. Ou alors c’est une opération de communication pour détourner l’attention des problèmes qui fâchent dans l’Éducation Nationale. Si ce n’était que cela nous sommes hélas habitué-es à ces manipulations, mais ces mesures flattent en chemin des instincts rétrogrades, et encore plus grave risquent de davantage réveiller d’un ventre encore fécond la bête immonde.
Assez de ces réformes dictées par l’idéologie des pouvoirs politiques et économiques dominants qui ne se soucient aucunement d’améliorer le bien-être de toute la population, assez de ces modifications en trompe-l’oeil qui n’apportent qu’une dégradation accrue des conditions de vie et de travail.
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- Déclaration de SUD Éducation Basse-Normandie et Solidaires Comité d'Hygiène et Sécurité de l'Académie de Caen 27 mars 2019
- Déclaration intersyndicale au Comité d'Hygiène et de Sécurité du Calvados du 28 mars 2019
- Déclaration intersyndicale Comité technique paritaire du 25 mars 2019
- Commission Administrative Paritaire Départementale 29 janvier 2019