Mobilisons-​nous contre l’austérité à l’Université !

Les ministres changent mais l’austérité restent... et les services publics trinquent.

Le nouveau ministre poursuit la feuille de route libérale et autoritaire de ses prédécesseur·es. Avec 60 universités sur 75 en déficit et des mesures gouvernementales non compensées, le maintien de l’emploi, la rénovation du bâti et l’existence même de formations sont en danger. Le Projet de Loi de Finance (PLF) 2025 en préparation sera encore une fois l'un des plus bas de ces 20 dernières années. Pourtant, le nombre d’étudiant·es ne cesse d’augmenter et le nombre d’agent.es ne suit pas, le taux d’encadrement s’effondre, la dépense publique par étudiant·e continue de baisser avec des inégalités sociales de plus en plus criantes…

Schéma classique depuis la loi Libertés et Responsabilités des Universités (LRU), la baisse des financements publics amènent les directions d’établissement à gérer la pénurie organisée par l’État central : non renouvellement des contractuel.les ou des départs de fonctionnaires ; fermeture de parcours, de diplômes voire de sites distants ; intensification du travail pour tout le monde ; pressions hiérarchiques pour atteindre les objectifs de performance, etc. Par ailleurs, la perspective se fait toujours plus insistante de contraindre les étudiant.es (et leur famille) à financer le budget des universités par l’intermédiaire de l’augmentation des frais d’inscription. Visiblement, l’extorsion subie par les étudiant.es étranger.es et le racket de la Contribution de Vie Étudiante et de Campus (CVEC) ne suffisent pas…

Le service public ne tient que grâce à l’engagement constant des agent.es, enseignant.es(-chercheur.ses) et BIATSS, titulaires comme non titulaires, trop souvent au prix de leur santé physique et mentale. Nous constatons depuis de nombreuses années la dégradation continue et généralisée des conditions de travail des collègues voire de services entiers. Dans l’Éducation Nationale, l’actualité nous rappelle dramatiquement les effets de cette maltraitance institutionnelle. Neuf enseignant.es se sont récemment donné.es la mort en Normandie. De nombreux autres suicides sont tus et passés sous silence. Les conditions de travail se dégradent chaque jour un peu plus et les facteurs de risques psycho-sociaux sont toujours très fortement sous-estimés. Ça suffit !

A l’Université de Caen Normandie, nous apprenons la même semaine le départ définitif du DRH, après des semaines de vacance de la fonction, et l’élection de M. Adoui à la présidence de France Université, lobby des patrons de fac (dont nous continuons à revendiquer la dissolution) qui ne représentent qu’eux et elles-mêmes et qui sert de tremplin pour des carrières nationales dans les ministères ou les agences publiques (comme le HCERES, par exemple...). Ça craque de partout, notamment dans les services centraux, et le Président fraîchement réélu s’en va à la tête d’un organe qui porte une lourde responsabilité dans la déstructuration des Universités...

Il devient toujours plus urgent de construire un mouvement social d’ampleur capable d’imposer une répartition des richesses tournée vers la justice sociale et environnementale. L’Enseignement Supérieur et la Recherche, comme l’ensemble des services publics, a besoin d’un vaste plan de titularisation / recrutement de fonctionnaires, d’un investissement conséquent dans la construction et la rénovation de bâtiments, d’un soutien massif à l’amélioration des conditions d’étude et de vie des étudiant.es. Plus spécifiquement, face aux dégâts produits par l’emprise gestionnaire et managériale sur l’Université, il est également nécessaire de renforcer les services de médecine de prévention par le recrutement de médecins et de psychologues du travail, d’infirmier.es et de secrétaires médicaux.les. Toutes ces mesures sont largement finançables par la suppression pure et simple des 7,8 milliards d’euros du crédit impôt recherche, niche fiscale qui profite à quelques grands groupes privés sans aucun bénéfice réel pour la recherche, ou encore à travers les 25 milliards d’euros de l’apprentissage qui profite à 80% au privé.

En décembre dernier, une grande partie des collègues se sont mobilisé·es dans les universités afin de visibiliser la catastrophe annoncée pour la plupart des établissements. L’intersyndicale nationale vient de publier un communiqué appelant à se mobiliser pour imposer un autre budget de l’ESR. Dans plusieurs universités, les étudiant-es (et le personnel) commencent à s’organiser comme à Rennes 2.

Des AG se réunissent régulièrement pour organiser la mobilisation. N'hésitez pas à nous contacter pour plus d'infos.

SUD Éducation – Solidaires
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